Marseille

Jusqu'à il y a peu, si on me demandais comment était Marseille, je répondais, bof... sale. Qu'Est-ce qui pouvait bien motiver ma réponse ? Le centre-ville surtout. Ses rues étroites, les crottes de chiens sur le trottoir, des gens qui te dévisagent bizarrement... dans le genre, "je vais te péter la gueule, vaut mieux que tu trace ta route!".

Pourtant, ce n'est pas une généralité, loin de là ! En y repensant, Marseille c'est plus, le soleil, la mer, les amis, les sourires, la plage, les apéros entre amis, le pastis (ce dernier c'est seulement pour le nom, on ne peut pas parler de Marseille sans parler de pastis, pourtant je ne suis pas de ceux qui en boivent, loin de là). Et avouons que le centre ville a bien évolué aussi, je ne dis pas que vous ne trouverez pas un abruti qui vous regarde avec haine, mais question propreté un très gros effort a été fait. Les choix d'aménagements n'ont pas toujours été judicieux, prolongement du métro vers la Fourragère ou encore parcours du tramway, mais bon Marseille c'est aussi, les calanques...

Ah, les calanques !... Parlons-en. Depuis quelques années maintenant, elles sont classées "Parc National". Une bonne chose en soi. Son environnement sera mieux protégé... enfin jusqu'à ce qu'il y ait un con pour y mettre le feu, encore...

Les calanques sont un décor de magie et de rêve, un mélange de senteurs et de couleurs. A chaque période de l'année on peut les redécouvrir, plus vertes, plus sèches, plus blanches, plus grises, violacée par endroits quand la bruyère fleurit. Peau de léopard après la pluie, quand apparaissent les jeunes branches. Les calanques, on peut y accéder en voiture pour certaines, uniquement à pied ou par la mer pour d'autres. Selon moi, si l'on veut vraiment profiter des calanques pleinement, on laisse à l'entrée les véhicules, et on marche ! En effet, les calanques ça se mérite ! Sac à dos, baskets, casquettes, et maillot en été, une bonne quantité d'eau et vous êtes prêts.

Calanque de Sormiou
Sormiou, cette calanque est l'une des plus importantes de mon enfance. La proximité doit y être pour quelque chose. Petit déjà, mes parents se plaisent à le raconter encore et toujours, j'y suis allé marchant jusqu'au bout. Je n'avais alors que 4 ans, je ne m'en souviens pas, mais je me flatte de savoir que j'en ai été capable.

Le cadre cayollais, La Cayolle, Marseille.
Pour s'y rendre, il faut passer par la Cayolle... un des quartiers sud à la plus mauvaise réputation de la ville: et pour cause, nombre de fois nous avons entendus aux informations des histoires de règlement de compte. Pendant combien d'années n'avons nous pas eu de voiture brûlées dans le quartier ? Combien d'histoire de touristes qui ont voulu se rendre dans les calanques et s'en sont retrouvés dépouillés ? Combien de personnes ont laissée leurs voitures en bas, dans le parking pour entreprendre une randonnée jusqu'aux calanques de Sormiou, et ont découvert à leur retour vitre cassée, poignée forcée, intérieur dévalisé... Pourtant veuillez me croire la Cayolle est un quartier où il ferait vraiment bon vivre... Nous avons un cadre de rêve, les collines à moins de cinq minutes, une petite vue sur La Bonne Mère (à prononcer avec l'accent bien sûr). Le plus grand ennemi de ce coin, ses habitants, pas tous, heureusement, malgré l'image noire que reflètent les médias, le voisinage recèle de bonnes personnes -mais c'est comme partout, on ne retient que ce qui marque l'attention : les vols, la casse, le trafic... Hélas, c'est une réalité. Avant quand j'étais petit, nous avions dans le quartier des aires de jeu pour les enfants. Ceux de ma génération avons pu en profiter. Je me rappelle encore des fois où nous demandions à nos parents : "Maman, on peut descendre en bas ?" aujourd'hui il n'en reste pas un seul... Et bien oui, ils ont été cassés et rendus dangereux pour les enfants. Une seule solution, les faire disparaître, puisque réparés, il y en avait toujours un ou plusieurs, je ne le saurais sans doute jamais, pour les recasser. Bref, outre la casse à répétition, l'argument le plus récent en faveur de la non réinstallation de structures pour enfant, c'est la prévention contre le trafic de drogue... Je me permets d'attirer votre attention sur le fait que cette description peut-être tout aussi viable pour d'autre quartiers de la ville, peut-être eux n'ont-ils pas la chance de vivre au pied des calanques...

La Métropole Marseille Provence, Capitale de la Culture Européenne 2013

Intérieur du bus, ligne 21
Il ne fait aucun doute que la nomination de Marseille comme capitale de la culture Européenne pour l'année civile 2013 a été une excellent chose pour la ville; elle a notamment pu engager de gros travaux de réhabilitations comme le Vieux-Port par exemple, le tunnel du Prado, le réaménagement de la porte d'Aix, le développement d'une nouvelle armada de bus, notamment les bus longs sur la ligne 21 reliant Castellane à Luminy. Cependant, nous relèverons l'absurdité de certaines choses : il y a longtemps, le réseau de la RTM (Régie des Transports Marseillais) possédait des bus électriques,
trop de câbles tuent le câble, on supprime les bus électriques et on enlève les câbles... Puis vint l'ère de l'écologie et du développement durable... les quelques bus accordéons (ou bus longs) qu'il y avait à l'époque disparurent du paysage, il était peut-être temps de les réintégrer dans le paysage urbain marseillais. Tout n'est peut-être pas absurdité finalement. Attendons le retour des fameux bus électriques.
2013 aura été tout du moins les premiers mois un peu différentes d'une simple capitale de la culture, puisque la ville jouissait d'une double qualification, qu'on pourrait cacher derrière les initiales CCE, pas pour Capitale de la Culture Européenne, mais pour Capitale du Crime Européen. Il est vrai que j'exagère. Rappelez-vous toutefois que les médias, notamment pendant le deuxième semestre 2012 s'en donnait à cœur joie pour dénoncer toute la violence criminelle qui sévissait alors. Début 2013, les choses avaient à peine changé : suite l'intervention du maire auprès du CSA, l'acharnement médiatique fut moindre, mais des faits de règlements de compte continuaient à apparaître dans la presse.
Source : http://www.jn-guerini.fr/
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Revenons-en à nos moutons. Même s'il y a énormément à redire sur ma ville, subjectivement, je ne peux plus dire que je n'aime pas ma ville sans me mentir à moi-même. Marseille et son chiffre 13. On pourrait croire qu'il porte malheur; mais tout Marseillais, s'il y regardait de plus près, il se rendrait compte que le 13 est en fait un chiffre porte-bonheur, juste par le fait d'y être né ou d'y être installé. Marseille restera à jamais le Marseille de mes souvenirs, cette ville ou je suis né, cette cité ou j'ai grandi, même loin de ma famille de l'Outre-Mer.

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