Le Mexique - Chapitre IV : Ma famille mexicaine

Quand la tutrice m'annonça que le premier j'allais être dans une famille mexicaine tout frais payé, l'idée d'être dans une famille ne m'enchantait guère, je m'étais même fixé l'objectif de partir de là dès le mois terminé.

La fin du mois s'approchant, je terminai par reconsidérer ma position et pourquoi pas rester dans cette famille. Un peu loin du centre ville mais bien des avantages. Le grand doute venais de mon expérience Erasmus ou j'ai eu à cohabiter dans un premier temps avec un Colombien et un Dominicain, pas de souci, tout roulait, enfin à mon sens. Puis mon colocataire dominicain a laissé place à un colocataire mexicain, vous auriez vu ce qu'est devenue dès lors la cuisine...

Plus tard, je rencontrais lors de ma première année d'assistanat mon amie Ale, elle m'avait invité chez elle et ses colocs, niveau concept de propreté, c'était assez particulier, heureusement, elle était là pour sauver les meubles, et presque littéralement. Bref, le peu que j'avais vu à Séville, m'avait laissé un gros gros gros a priori. Mais n'exagérons rien, j'ai ensuite eu des colocs Espagnols, c'était de même. [Bien sûr, jamais la faute du Français ; et bien, non, je faisais tout mon possible pour appliquer au mieux ce que je reprochais aux autres]. Non, je ne qualifie pas tous les Espagnols et tous les Mexicains de sales, heureusement d'ailleurs !

Le seul et unique appartement que j'ai visité, et ça m'a découragé était sombre et sale. Refaire une année à jouer le gendarme de la propreté, non merci. Tant qu'à faire, restons dans la famille. Là tout est propre et bien rangée, et il n'y pas à dire, la proprio est vraiment aux petits soins avec nous. Et la propreté, chose est sûre, je n'aurai pas à m'en plaindre cette année. Un cas isolé ? Evidemment pas, les maisons et appart' où j'ai eu l'occasion d'aller jusque-là, ici et là-bas, étaient vraiment bien entretenus. Le problème n'est donc pas la nationalité mais l'individu, jeune souvent qui part vivre loin de papa et maman. Merci Maman, merci Papa, faire la vaisselle petit c'était pas drôle, mais au moins la formation de base est faîte.

Revenons en au vrai sujet de cet article, ma famille mexicaine. J'ai hésité pendant un moment à prendre pour titre "la famille mexicaine" mais n'ayant qu'un seul exemple concret, ce serait bête de généralisé, j'ai pourtant le sentiment que je n'aurais pas eu tout à fait tort non plus.

Dans cette maison, située dans la colonie tranquille de Jardines de la Hacienda, nous cohabitons, pour le moment, une femme de Michoacán, une Basque, la famille mexicaine et moi. Dans cette famille, il y a les grands-parents, les enfants et les petits enfants. Oh la la la la la, ça en fait du monde ! Los abuelos, sont ceux a qui appartient la maison, et très souvent leurs rendent visite les enfants et petits enfants. C'est l'occasion pour eux de profiter de leurs petits-enfants, car comme me le faisait remarquer Gloria, quand ils sont grands, ils ne peuvent plus en profiter de la même façon. Des deux petits enfants, celle qui passe le plus de temps ici, c'est Paula, la joie de vivre de la casa, et sans aucun doute, une graine de comédienne. La plus petite, Natalia n'est pas en reste non plus, vous la verriez faire la maîtresse... Autoritaire, sévère et criarde : imaginez un peu comment se passe ses journées à l'école ! D'une certaine façon, ce sont un peu des petites sœurs.

Quand on arrive dans cette famille, on a vite fait de ne plus se sentir étranger mais plutôt comme "uno más", c'est-à-dire un membre intégrant de cette famille. Enfin, nous sommes des membres de passage.

Ce qui m'a surpris dans l'organisation de la vie de famille c'est le moment du repas. En effet, j'avais pour habitude dans ma famille, en France, à ce que tout le monde mange en même temps. Ici non. C'est la abuela qui cuisine pour tout le monde, et on commence à manger au fur et à mesure, et notre très bonne cuisinière est toujours la dernière à manger. J'ai demandé à des amis mexicains, ils m'ont dit que c'est comme ça. Cela est peut-être dû au fait que les repas très souvent sont confectionnés avec des "tortillas", et nous ne parlons pas d'omelette, mais bien de ces choses qui ressemblent dans l'aspect à des crêpes façon mexicaine. Autre point, peut-être que c'est mon côté animateur qui m'a amener à cette observation, les invités, en d'autres termes ma colocataire basque et moi-même sommes servis en premier, avant même Paula qui n'a que 7 ans. Les enfants d'abord ! Mais c'est peut-être normal ici.

En ce qui concerne les relations, elles sont vraiment très affectives ici. On sent combien, Gloria aime ses petites-filles et l'ensemble de sa famille. Sa famille de sang mais aussi sa famille de cœur. Vous le comprendriez si vous voyiez ses yeux quand elle évoque ses anciens locataires, retournés dans leurs pays ou ayant fait leur vie au Mexique.


Et pour finir, je ne peux que souligner une fois encore ô combien géniale est Gloria et tout le mérite qu'elle a. Prendre soin de nous, des étrangers et de sa famille, se lever à l'aube pour nous allumer le chauffe-eau, et préparer l'eau chaude pendant que nous déjeunons afin que nous n'ayons pas à attendre des plombes que l'eau chauffe. Vu comme ça, on pourrait penser que nous abusons. Non j'ai déjà proposé mon aide, et à très petite échelle je donne des coups de main, mais c'est vraiment elle qui tient à faire un sorte de nous rendre la vie plus facile. C'est vraiment ce qui m'a demandé le plus grand effort d'adaptation dans cette vie de famille.

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