Les drôles d'idées de la FCPE
Les commentaires, critiques (ou appelez cela comme vous le voulez) sont basés sur les articles suivants:
- Réforme du collège: La FCPE réclame un changement de mentalité (source: Liberation.fr)
- Collège: la FCPE veut bannir les devoirs et les notes (source: actu.orange.fr)
Pour rappel, la FCPE est une association de parents d'élèves, la première au niveau national français.
Il ne fait aucun doute que le système éducatif français est à revoir, il y a beaucoup de choses qu'on peut améliorer. Toutefois, de mon point de vue, les propositions de la FCPE dans ces deux articles sont aberrantes. Commençons avec l'histoire des devoirs et des notes.
Les Devoirs à l'école
Le président de la FCPE souligne un système inégalitaire quant aux devoirs à la maison. Il est vrai que chaque enfant n'a pas le même contexte familiale qui puisse lui permettre de réussir son devoir d'une part, de le faire d'autre part. En ce point cela est effectivement une inégalité.
Selon lui les devoirs doivent se faire à l'école. Dans un monde parfait cela serait une solution idéale. Les enfants seraient suivis par un professeurs, un tuteur ou autre qui pourrait éventuellement les aider. là où ça coince, c'est au niveau du facteur temps. La réforme des rythmes scolaires souligne bien cet inconvénient. Je m'explique : cette réforme a été établie, paraît-il pour répondre à des besoins de l'enfants face à des journées d'école trop longue, d'un autre côté, nous avons l'Education nationale qui fixe les programmes et demande aux professeurs de les suivre. Plus le temps passe, plus les connaissances théoriques demandées en maternelle et au primaire augmente. Prenons des exemple concrets, avant, la lecture et l'écriture relevaient principalement du CP (Cours préparatoire), or depuis quelques années, cette tâche est imputée avec une importance plus grande à la maternelle, notamment à la classe de grande section, avec une attention spéciale portée sur l'écriture en attaché. Autre élément que nous pouvons ajouté, est l'introduction des TIC (technologies de l'information et de la communication) dans la vie quotidienne et à l'école. Ce sont encore des heures d'apprentissage. Réduction de la journée de cours, augmentation des connaissances théoriques voire pratiques, où trouverait-on le temps de faire faire leurs devoirs aux élèves à l'école.
Le facteur temps peut se prendre sous un autre angle, celui de l'élève. En faisant ses devoirs à la maison, un élève dispose d'un temps plus large que s'il les faisait à l'école. Car on ne dirait certainement pas à un tuteur de rester en étude jusqu'à ce que les élèves aient terminé, mais de rester jusqu'à la fin du temps imparti; une heure, deux heures ? par jour, par semaine ? l'inégalité ne disparait pas pour autant entre l'élève rapide et l'élève plus lent.
Et au niveau logistique ? Le travail en autonomie, une utopie ? Il existe plusieurs façon d'amener un élève à travailler en autonomie, notamment au sein de la classe, pendant une heure de cours. Les professeurs le savent, et font leur possible pour y amener les élèves. Faire ses devoirs à l'école en autonomie. Les moyens techniques seraient-ils suffisant ? Comme je le mentionnais un peu plus tôt, les TIC font parti de la vie quotidienne, pour une recherche, Internet est devenu pour nombre d'entre nous, un outils incontournable. Serait-il facile d'organiser un travail de recherche en groupe ou individuel au sein de l'Ecole ? En salle informatique ? En salle de permanence ? Au CDI (Centre de documentation et d'informations) ?
Adieu les notes ?
On a beau retourner le problème dans tous les sens, les notes sont devenues un facteur de motivation pour les élèves. Certes, ce n'est pas de la motivation positive dans la mesure où bien souvent elle est à l'origine de stress pour l'élève. Toutefois, regardons-le objectivement du côté des collégiens et des lycéens, rares sont ceux qui travaillent dans le but d'apprendre des connaissances. Lorsqu'un travail, un devoir, une leçon est donnée, la première question qui revient est "Ça compte dans la moyenne ?", "C'est noté ?". Dîtes-leur que non dans une classe hétérogène ou dans une classe que nous désignerons comme "non idéale", et voyez si effectivement les devoir seront faits, ou même les exercices en autonomie... bien sûr, il reste les observations, les colles, les avertissements, mais croyez-le ou non, la majorité des professeurs ne sont pas partisans de la motivation par la peur.
A quoi servent les notes ? A classer les élèves ? Ça en a tout l'air. Le problème c'est la vision de la société sur le sujet des notes. Pour beaucoup, c'est un système vu comme une façon de distinguer une élite, ou de différencier les élèves par niveau ! Ça y ressemble mais on est loin du compte. C'est plus une façon de situer l'élève sur un niveau de compétence. Le problème de ces notes c'est qu'elles sont muettes, plus d'annotations spécifiques pour aider l'élève à progresser permettraient à tout un chacun de comprendre le sens d'une note. Je vous rassure, c'est dans ce sens que sont formés les futurs professeurs, et c'est dans ce sens que tentent d'aller la plupart des professeurs en poste. Admettons que nous supprimions les notes, olé ! plus de boule au ventre pour les "mauvais" élèves, autant ne rien lui dire et lui laisser croire qu'il avance bien dans son apprentissage. Les notes sont un moyen d'évaluer. "Il faut enlever les notes pour les remplacer par autre chose", il dit M. Le Président de la FCPE, que ça demande une grande réflexion. Des lettres, des couleurs... Ce sont des moyens envisagés, mais on en revient toujours à évaluer. Au lieu d'avoir un chiffre on a des couleurs avec un sens tout aussi abstrait: acquis, moyennement acquis, quelques connaissances insuffisantes, pas acquis, pas acquis du tout, tu sais quelque chose ? Sur ce dernier point j'ai à peine exagéré.
Après nous être attardé vaguement sur les notes et les devoirs, voyons voir le changement de mentalité mentionné dans l'article du journal libération, avec toujours comme acteur la FCPE.
Vers un nouveau collège...
Et oui, elle arrive bientôt la nouvelle réforme du collège. Du point de vue de la FCPE, il faudrait que le collège soit davantage dans la continuité du primaire. Le principal problème soulevé est le choc subit par les élèves en entrant au collège de se retrouver face à plusieurs professeurs quand jusque là ils n'en avaient qu'un. Le passage d'un rapport privilégier à un rapport généraliste, distant.
On aurait envie de dire, que les parents d'élève de la FCPE se sont sentis bien traumatisé par l'absence de transition entre le premier cycle et le second. Si vous aussi vous étiez amoureux de votre maître ou de votre maîtresse alors vous savez certainement de quoi ils parlent. C'est toujours difficile de faire le deuil d'une relation.
Trêve de plaisanterie. une des proposition abordée dans l'article est la réduction du nombre de professeurs en 6ème et en 5ème, en faisant qu'un même professeur soit pluridisciplinaire. Ainsi, pour reprendre leur exemple, le prof de français enseignerait aussi l'histoire et la géographie, et le prof de maths la physique et la chimie.
Et ben, nous ne sommes pas sortis de l'auberge ! Déjà que le système d'éducation français est mal classé au niveau international, descendons plus bas... Voici en gros comment présenter les choses. Avec le système actuelle, l'élève qui arrive au collège se retrouve avec une multitude de professeurs tous spécialisés dans un domaine précis, avec des connaissances spécifiques maîtrisées. Avec le système proposé par la FCPE, on propose une petit prolongation de la primaire où les connaissances sont abordées de façon générales, sans y entrer dans le détail. En primaire, nous sont enseignées les grandes lignes de l'Histoire. Au collège, on entre dans des faits spécifiques. Le professeur aura passé des années d'études spécifiquement sur la matière qu'il enseigne, ainsi, il est plus au fait des événements historiques que le professeurs de français. Après, si on veut résumer l'Histoire à l'histoire de la Littérature française, alors oui, le professeur de français fera très bien l'affaire.
Je précise que je ne critique ni les professeurs de français, ni les professeurs d'Histoire encore moins les professeurs des écoles. Ayant chacun leurs spécialités, il sont compétents dans leurs domaines plus que dans aucun autre. Ainsi, la qualité de l'enseignement est plus sûre qu'avec un enseignement généraliste.
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