Éducation privée : le règne de l'étudiant client ?*

      Fervent admirateur de l'Enseignement public, j'ai toujours apprécié l'idée selon laquelle seuls les établissements scolaires du public peuvent remettre des diplômes à validité officielle, mais ce n'est que très récemment que je me suis posé la question ou bien rendu compte du pourquoi.

      L'enseignement privé peut-être de qualité, même de très bonne qualité, dans un pays comme le Mexique, ou le florilège de matières proposées dans l'enseignement primaire  public est assez réduit, il y a une réalité qui devrait nous frapper voire nous interpeler : l'étudiant y est client. Cette thématique récurrente dans les séries, films et téléfilms états-uniens, tout professeur du privé peut la vivre en personne tôt ou tard, au moment où il s'y attend peut-être le moins.

      Dans un système clientéliste, une grande règle, connue de tous, s'applique : Le client est roi ! Et dans le système éducatif, c'est assez problématique. Si déjà, au sein de l'Éducation nationale, il n'y a pas de soutien des professeurs, imaginez un peu comment peuvent se passer les choses... Tout d'abord, l'établissement privé fonctionne comme une entreprise, et comme pour toute entreprise, le bénéfice y trouve une place importe. Qui sont la source première desdits bénéfices? Les étudiants bien évidemment. Il ne faut donc pas en perdre un seul, ou tout du moins, il faut limiter les dégâts.

      Il y a peu, je lisais au passage le titre d'un article sur Facebook (je n'ai pas fait attention au fait de savoir s'il s'agissait d'une infox, donc je prends cette affirmation avec des pincettes) qui mentionnait que des jeunes recalés à l'examen du permis de conduire allaient intenter une action en justice; la philosophie du tout facile ou du tout est dû peut-être. Être étudiant dans certaines universités privées, heureusement pas toutes, sinon imaginez le fiasco, c'est être roi, parce qu'on est client, et, si quelque chose ne plaît pas, il suffit juste de trouver un responsable de filière ou un supérieur de l'enseignant, et lui parler du problème, lui faire savoir qu'on est pas content. On convoque l'enseignant; plusieurs résultats possibles:

- Le directeur de filière renvoie l'étudiant comme il est venu, sans avoir omis de lui rappeler que c'est un adulte et qu'en tant que tel, il se doit d'assumer ses responsabilités.. Merci, retente ta chance au prochain examen pour compenser;

- Le directeur de filière reçoit l'étudiant, considère que toutes les matières ne se valent pas, et que ce n'est pas si grave si l'étudiant copie mais on va quand même lui donner une leçon, un point en-dessous de la moyenne approbatrice pour lui faire les pieds et on omet pas de convoquer le professeur pour lui demander de mettre sa note quand le total de la copie serait probablement arrivé (nous sommes toujours en train de parler d'un cas de figure fictif dont toute ressemblance avec la réalité est fortuite) à 2 points sur la note totale.

      Quel est le message alors renvoyé à l'étudiant et au professorat ? Peu importe, nous avons un client satisfait qui reviendra de toute façon et son paiement avec lui. Je ne comprends vraiment pas pourquoi j'évite à tout prix d'aller chez un médecin au Mexique. Non pas qu'ils soient tous incompétents, loin s'en faut, mais parce qu'on ne peut pas savoir qu'elle est la valeur de son savoir, de sa compétence, et cela vaut, pour n'importe quelle filière ! Dans ce type de système, un étudiant malheureux ira chercher son bonheur ailleurs, alors Bye bye money! Et par la suite, on embauche ces personnes qui vont travailler avec du public, sur des projets, mais à quel prix ?


      Après, on pourrait aussi mentionner les sessions de rattrapage mais ça, c'est une autre histoire aussi bien publique que privée...


* Le contenu de cette publication est à prendre avec du recul et surtout un regard critique. En effet, s'il est vrai que des cas figures comme décrits ci-dessus pour alimenter l'argumentation peuvent exister, il n'en est pas moins vrai qu'au sein de ces mêmes systèmes, il y a du personnel extrêmement rigoureux et professionnel dans sa pratique, qui croit en la valeur de leur enseignement et qui ne laisse pas l'argent influencer sa conduite. De même qu'il y a des étudiants, bien plus nombreux que ceux qui entrent dans les exemples de facilités qui se tuent à la tâche dans le but d'obtenir un apprentissage et des connaissances honnêtes, méritées et méritantes, et tous ceux-là, ils ne faut pas les blâmer mais bien au contraire leur titrer chapeau bas.

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