"Et ton pays, ta ville, ça te manque ?"
PALACIO DE BELLAS ARTES, Ciudad de México |
Cet article, j'y pense depuis un moment déjà, depuis que j'ai lu celui de mon amie Marie-Anne dont le titre est "Pourquoi je voyage et je vis à l'étranger" -je vous le recommande-. Elle y raconte un peu son parcours, en Espagne et en Equateur, et un peu envieux peut-être ou tout simplement inspiré par son récit, j'ai tenu à essayer de produire un article dans la même lignée, peut-être pas aussi bon que le sien, cela n'est pas important, ce n'est pas un concours, c'est seulement un autre point de vue parmi des milliers.
Templo de la Santa Cruz, Querétaro |
C'est un peu aussi la réponse à cette question qu'on me fait souvent: "ta famille, ton pays, ta ville, ça ne te manque pas?". Les gens s'étonnent toujours quand je réponds non. Ce n'est pas si absolu que cela, bien sûr ma famille me manque, bien sûr les calanques, les étés méditerranéens me manquent. Mais quand je donne cette réponse négative, je suis on ne peut plus sincère. Cette réponse reflète ma sensation dans la ville, dans le pays dans lequel je me trouve, un bien être suffisant qui fait que je ne veuille pas à tout prix rentrer dans mon pays, la France. Vivre dans un pays étranger, c'est prendre de la distance physique avec sa terre natale mais aussi, prendre du recul par rapport à son mode vie et aux événements qui touchent notre pays. De nouveaux horizons, de nouvelles perspectives.
Bahia de la los Conejos, Huatulco, Oaxaca |
Ceux qui auront déjà lu d'autres articles antérieurs savent déjà que ma première expérience de vie à l'étranger a commencé et a été profondément marquée par mes différents séjours à Séville, cette ville andalouse en Espagne. Trois ans, une en tant qu'étudiant Erasmus, et deux en tant qu'assistant de langue française, on peut dire que je ne vis que pour retourner y vivre.
Une passion pour le voyage ?
Cascadas de Micos, San Luis Potosi |
Je n'en suis pas sûr. J'aime découvrir de nouveaux paysages, prendre des photos, mais je ne me considère pas comme "vrai voyageur". Si je devais définir mon statut, je parlerais davantage de "travailleur-voyageur", bien qu'assistant de langue ne soit pas considéré comme un emploi à proprement parler. Une façon de lier l'utile à l'agréable.
Cette relative facilité à m'adapter à différents pays -relative car je continue de me plaindre de pas mal de choses ici au Mexique par exemple-, je pense que je la dois, d'une certaine façon, à mes parents. Ils ont quitté leur île natale, la Réunion, bien avant ma naissance pour s'installer en France métropolitaine. Certes, ils n'ont pas changé de pays, mais ils ont tout de même mis environs 11 000 km entre eux et leur famille. Et c'est à cette distance de la majeure partie de la famille, nos grands-parents, oncles, tantes, cousins-cousines, que mes mes frères et moi avons grandi.
Un besoin d'ailleurs ?
Au cours de mes années lycées et les suivantes, une impression toujours grandissante comme quoi, ma vie n'était pas en France, et cette impression a commencé à vraiment se confirmer avec l'expérience Erasmus. Aujourd'hui je n'exclus pas de rentrer en France par la suite, mais avant je veux continuer ce train de vie un peu incertain que peut me permettre mon master FLE (Français Langue Étrangère). Un diplôme qui offre des opportunités de travail dans le monde entier, pour ma part principalement en Amérique latine, ne dominant pas (encore) l'anglais.
Ciudad de Oaxaca, Oaxaca |
Et réellement, je me sens vraiment bien quand je ne suis pas en France. C'est une dimension de l'indépendance encore plus grande que celle de ne plus vivre chez ses parents. Après, c'est sûr, ce n'est pas facile de rencontrer de nouvelles personnes quand on arrive dans un pays en tant que travailleur, ça ne me dérange pas tellement, une part de moi est assez solitaire, mais il y a toujours des moyens de trouver à connaître des gens. "On te voit venir, tu vas dire ce que tout le monde dit tout le temps, il faut sortir", penserez-vous, oui et non, simplement sortir ne garantit pas de connaître des gens, en revanche, participer à des activités avec les gens du coin, comme la danse, la salsa et la bachata, dans mon cas, est un réel accélérateur social.
La vie au Mexique ?
Real de Catorce, San Luis Potosi |
Comme je le disais plus haut, je vis actuellement au Mexique, dans la ville de San Luis Potosi. L'année dernière, je vivais à Querétaro. La vie dans ces deux villes est intéressante, mais pour la tranquillité de la ville et le rythme de vie, ma préférence est à San Luis (en plus la vie y est moins chère). Cette ville est plutôt bien située, à 5 heures d'autobus de la capitale, à environs deux heures de quelques autres villes d'intérêt. Et, malgré ce qu'on en dit, ce n'est pas une ville aussi dangereuse, même si ces dernières semaines depuis quelques temps, on entend pas mal parler de fusillades. Mais on n'en est pas au point du couvre feu et de l'interdiction de sortir, en fait San Luis, c'est comme Marseille, avec la mer et les Calanques en moins -je sais, c'est une comparaison bien réductrice (rires)-
Presa de San José, San Luis Potosi, SLP |
Est-ce que je pourrais vivre définitivement au Mexique ? Non. Je me plains trop pour cela, mais pour quelques années, pourquoi pas, même si ce n'est pas si facile que ça de trouver du travail en tant que professeur de français sur place. D'autres options s'ouvrent cependant à moi, d'autres pays, comme la Colombie, l'Equateur ou le Pérou. Ayant ma copine ici, ce n'est pas un choix facile, mais l'attrait de nouveaux horizons n'est en rien négligeable, une occasion de voyager et de vivre dans un autre pays, découvrir de nouvelles mœurs, de nouveaux modes de vie et de nouvelles recettes de cuisine, ce n'est pas rien. Donc, j'opterai pour la solution qui me convient le mieux financièrement. Voyager, c'est bien ; avoir une source de revenu pour compenser, c'est encore mieux.
Donc, finalement pourquoi je voyage ? La réponse peut se résumer en une phrase : "je me sens bien loin de chez moi".
(Si vous avez aimé les photos, retrouvez-moi sur Instagram: @zembro_974)
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