Le Mexique - Chapitre XIII : Des petites habitudes mexicaines

Que l'on soit nouveau dans un pays ou que tout simplement nous n'ayons rien de mieux à faire, on commence à observer malgré nous des petites choses, des petites manies qui peuvent nous paraître étrange, parfois mignonne, parfois agaçantes. Cet article sera quelque peu généralisant, mais il se base rappelons-le avant toute chose sur mon expérience "queretana". 

Un jour alors que je m'ennuyais dans le bus en allant à la fac (entre 40 et 50 minutes à ne rien faire), je me surpris à observer les gens sans but précis. C'est alors que je me rendis compte qu'il y avait certains codes.

Comme dans le métro et les transports en commun en général, on évite de croiser le regard de quelqu'un qu'on ne connaît pas. Ceci doit être une règle internationale. Ensuite, quand les gens entrent dans le bus, la plupart du temps, il y a une analyse des places libres. On pourrait croire a priori que c'est tout à fait normal, l'idée étant de chercher une place libre. En fait, c'est un peu plus complexe que cela. L'idée est de chercher à côté de qui on peut s'asseoir. Un homme entre, il cherchera à s'asseoir à côté d'un autre homme, une femme entre elle cherchera à s'asseoir à côté d'une autre femme. Le partage mixte d'une même banquette est plus une sorte de dernier recours. Comme toujours, il y a des exceptions. Moi, je ne suis qu'un étranger que peu observateur, je m'assois là où cela me convient le mieux, c'est à dire de préférence près de la sortie et où mes jambes puissent entrer. Vous n'avez pas idée d'à quel point l'espace entre les banquettes d'un même bus peut être irrégulier. La meilleure place donc ? Dernier rang place du milieu.

Pour les passagers qui voyagent debout, il n'y a pas trop le choix, on est tourné vers les fenêtres et non pas vers le centre du véhicule, il faut comprendre aussi, le couloir central est très, très étroit, se tourner ver le centre, c'est prendre le risque de sentir l'haleine ou les cheveux peut-être sales de quelqu'un. Et bon, pour sortir, si vous n'êtes pas vieux, enceinte ou handicapés, c'est par l'arrière OBLIGATOIREMENT (rares sont les chauffeurs cools sur ce point). C'est un mini-Koh Lanta qui s'amorce alors dans la jungle des corps serrés les uns contre les autres en heure de pointe pour regagner sa liberté.

Changeons de thème à présent. Lorsque vous parler avec un Mexicain, surtout avec les Mexicaines, on peut leur trouver un point commun avec les Italiens. Enfin, c'est un peu exagéré, les Italiens parlent avec les mains, les Mexicains avec le doigt. En effet, dans une conversation, à partir du moment où le Mexicain va devoir acquiescer, il lèvera sa main sur un niveau qui varie entre les poumons et le visage pour certains, et agitera son index de haut en bas plusieurs fois pour signifier un "oui" qu'il est en train de prononcer.

"Aja". Cette expression a plusieurs sens, elle peut vouloir dire "je comprends" ou "en effet", mais elle peut être aussi une façon de vous signifier que ce que vous dîtes passe entièrement par dessus la tête de votre interlocuteur, dans ce cas là, "il vous donne l'avion" (traduction littérale pour l'expression "dar el avión"). J'ai tout fait pour ne pas adopter le "aja" mais avant de m'en rendre compte, je l'utilisais déjà fréquemment.

S'il y a bien une expression que je trouve moche au plus haut point, et là je m'excuse platement auprès de tous les utilisateurs de celle-ci, c'est le "ah verdad" ou sa variante le "ah no verdad". Ce n'est que l'équivalent de "nan, je déconne". C'est que chez certaines personnes ce "ah" semble coincé dans la gorge comme s'ils allaient cracher en disant ce "ah", peut-être l'attitude surjouée qui l'accompagne aussi: cette expression s'accompagne d'un mouvement facial voire corporel qui en ajoute à l'exagération. On omet cela, le parler mexicain est "bonito", bien que très empreint d'anglais, mais ça c'est une autre histoire...

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