Le Mexique - Chapitre XII : Le rêve mexicain

On entend encore parler aujourd'hui du "Rêve américain" qui renvoie bien sûr aux États-Unis d'Amérique. Et si, de nos jours, le rêve américain se trouvait plus au sud ? Ne nous voilons pas la face, la vie au Mexique n'est pas facile non plus. Au niveau des prestations sociales, la France à côté, c'est le paradis (pour combien de temps encore ?).

Dans les rues, on ne compte pas le nombre de carrefours où sont installés à la journée, des vieux, des jeunes, des familles avec leurs enfants, essayant d'apitoyer le conducteur pour certains, essayant de le divertir pour d'autre ou encore, en essayant de lui vendre parfois des choses utiles, comme des sacs poubelles, des journaux ou des chewing gum, ou bien des choses moins utiles comme des porte-clés, ou gadgets en tout genre. Bref, il y en a presque pour tous les goûts.

Ici, à Querétaro, il n'y a pas de métro, donc rien à dire de ce côté-là. Mais dans les bus, la mendicité n'est pas rare non plus. Il y a quelque fois le vendeur de pâtisseries, il présente ces quelques galettes en moins de cinq minutes sert les passagers demandeurs, et redescend presque immédiatement. Ensuite les musiciens, eux rentrent dans les bus le temps de trois chansons en moyenne, ils jouent d'un instrument et chantent des chansons connues ou leurs propres compositions. Les passagers ont généralement l'air de ne pas écouter les chansons, faisant mine de ne pas regarder, ni écouter les chanteurs, pourtant avant que ceux-ci ne sortent du bus, ils trouvent toujours une ou deux âmes charitables (voire plus) pour lui donner une petite monnaie. Jusqu'à maintenant je dirais que les chanteurs que j'ai pu croiser avaient entre 18 et 35 ans. Relevons la petite pointe ironico-humoristique de certains d'entre eux qui à la fin de leur prestation remercient les passagers pour leurs applaudissements télépathiques. Enfin, les mendiants au discours chantant, vous savez comme dans cet épisode de Bref, j'ai pris le métro, bon avec un rythme plus mexicanisé bien évidemment.


Bon, je pense qu'il y en a qui mentent, et pour d'autre cela semble vrai, ou en tout cas, ils font tout pour. L'autre jour, il y en a un qui est resté à prononcer son discours le temps de 5 arrêts, vous n'aurez pas de mal à imaginer que ça l'a quand même bien éloigné de son point de départ. Son originalité à lui ? Non, ce n'est pas la mélodie. Il avait avec lui un document qui reflétait ses difficultés financières pour payer l'hospitalisation de sa fille. Peut-être qu'en y regardant de plus près, on verrait que la date est fausse. Ensuite, ce genre de document peut être produit à la sauvette, il n'y a qu'à voir autour du Zocalo à Mexico DF.

Et après cela on se demande, et pourquoi il nous parle du rêve mexicain si tout ce dont il nous a parlé jusque là c'est de la mendicité... Il y a beaucoup de choses à dire du Mexique et certainement encore plus à faire pourtant, je maintiens qu'on pourrait parler du rêve mexicain.

Le Mexique est un pays en transition. C'est dans cette même situation, si je ne me trompe pas, qu'est né le concept du "American dream". On peut voir comment les différentes classes sociales tendent à évoluer et à se rapprocher, tout du moins, c'est comme ça que je le perçois à Querétaro. 

Quand on parle avec les Mexicains, on se rend compte de la difficulté de vie du pays, si on n'en avait pas déjà une idée juste en voyageant dans le pays. Mais on se rend compte aussi que c'est un pays où les rêves peuvent devenir réalité. Ce n'est pas facile, et comme on dit il faut suer sang et eau pour y arriver, mais le résultat est là. Si on compare les salaires d'ici et de France, les salaires français sont plus élevés, mais il faut considérer deux choses, le niveau de vie n'est pas le même, et ici les salaires sont à la quinzaine et non au mois. Ainsi, quelqu'un qui toucherait 5 000 pesos a la quinzaine et donc 10 000  au mois (soit environs 588,24 €) peut vivre bien. Là où c'est moins drôle, c'est qu'il faut "travailler plus pour gagner plus". On compte environs 40h par semaine minimum pour une semaine laborale standard, beaucoup travaillent plus pour améliorer leur qualité de vie. Il y a des professions qui payent bien. Un ingénieur pour le gouvernement me disait toucher 30 000 pesos (je crois que c'était au mois). Un professeur dans certaines universités touche 20 000 à la qinzaine. D'après mes estimations sur la ville de Quéretaro, basée sur mon aperçu du terrain, une personne seule, pourrait s'en sortir, en louant un studio aux alentours de 4 000 pesos par mois (eau et électricité inclus), et environs 3000 pour manger, ce qui laisserait une asse bonne marge pour les autres dépenses... C'est en ce sens que je pense que le Mexique représente une des nouvelles destinations de rêve, pour qui aspire à vivre dans une certaine commodité. Une aventure à tenter, qui sait.

Qui plus est, ce n'est pas un simple mythe, les mexicains sont très accueillants. Gardez-vous des mauvaises langues qui pour une seule et mauvaise expérience vont généraliser. Voyagez, vivez et jugez par vous-mêmes.

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