Le Mexique - Chapitre VIII : Attention à ce que vous dîtes...

Un hispanophone le sait très bien, on ne parle pas exactement le même espagnol en Espagne et en Amérique Latine. Si on confronte mon espagnol empreint d'expressions andalouses, voire sévillannes avec l'espagnol mexicain, bien des fois on ne me comprends pas. Il faut alors recourir à un espagnol plus académique, plus passe-partout... Mais alors, on vous dit que le mot n'existe pas. Une seule solution, la manifestation, mettre notre interlocuteur nez-à-nez avec les définitions du DRAE (Diccionario de la Real Academia Española).

Hacer / Sacar / Tomar una foto

A Séville : "Mais pourquoi vous les étrangers, vous dîtes toujours "sacar una foto" ? Ici, "sacar" une photo, c'est plus l'imprimer. "Tomar" à la limite, ça passe mieux, mais ici on dit : "Hacer una photo". Bizarre, le nombre d'année où on nous a expliqué que ça ne marchait pas en espagnol... Enfin, ce sont des Espagnols qui nous le disent, ils savent de quoi ils parlent.

Au Mexique : "Arrête avec "hacer una foto" ça ne se dit pas, c'est "sacar" ou "tomar" une photo mais pas "hacer". Ok, ça va pas être facile, mais on va essayer de ne plus utiliser le verbe "hacer".

Coche/carro

Quand on apprend l'espagnol, une des premières choses qu'on apprend, c'est qu'en Amérique latine, on ne dit pas "coche" mais "carro". Alors on arrive ici,  au Mexique, et on essaye de s' auto-corriger jusqu'à ce qu'on nous le fasse remarquer. "Carro" et "coche" c'est la même chose, que l'on dise l'un ou l'autre, on nous comprends. Donc pas de souci au Mexique.

Les invitations cachées

Quand vous êtes pris dans une conversation,  il faut bien essayer de la suivre. Et parfois, il faut aussi bien les interpréter. Sinon vous pouvez arriver à vous retrouver dans une situation inconfortable, celle de devoir revenir sur votre parole. Ce n'est pas coutume non plus, je vous rassure. Bref,  c'est ainsi qu'en répondant un jour oui à la question de si j'aimais la bière, j'ai accepté une invitation immédiate à aller prendre une bière. Et voilà comment on fait passer les Français pour des menteurs invétérés. Je vous rassure, j'ai ratrappé le coup, nous sommes de nouveau des gens normaux, pas plus menteurs que d'autres.

Albur et double sens

L'albur est un art mexicain de jouer sur les mots, surtout de pervertir le sens de ce que vous dîtes et le retourner contre vous. pour vous faire une idée, imaginez une femme ou un homme qui vous dit : "j'aime les sucettes". Il serait assez facil de retourner cela contre lui.

Ainsi, l'espagnol mexicain est chargé de double sens et un bon ami ne manquera pas de vous faire savoir que ce que vous avez dit est quelque peu voire très ambivalent.

Commentaires

Articles les plus consultés