Status quo

Mon retour en France n'était pas un retour sans questions. Encore une année à l'étranger passées loin des amis, des gens que j'ai côtoyés à l'université ou au centre. On rentre, on constate, on fait le point. Le bilan était que tous ont avancé : dans les études, l'emploi, la vie. Mes compagnons de fac tous professeurs certifiés, les animateurs que je connais depuis longtemps devenus directeurs, des amis installés en couple, d'autres mariés.

Et moi, en vadrouille dans le monde hispanophone, en Espagne d'abord, au Mexique ensuite, à jouer les assistants. Pas d'avancée professionnelle et quand on postule dans divers organisme en rapport avec l'enseignement de la langue française, cette expérience enrichissante et valorisante paraît-il qu'est l'assistanat ne l'est plus autant.

La question de savoir si je devais retenter le concours du CAPES une nouvelle fois après le prochain assistanat était de lus en plus présente. Mais peu importe la façon de voir les choses, échouer sciemment au concours deux années sur trois était mon meilleur choix. Pourtant vous savez ce que l'on dit, avoir le CAPES, c'est avoir la sécurité de l'emploi. Un salaire à vie... blabla. Mais, cette sécurité de l'emploi ressemble pour moi à une cage dorée. Une fois fonctionnaire, on est au bon vouloir d'un gouvernement qui nous balade de gauche à droite, et la possibilité de vivre à l'étranger se réduit également au bon vouloir de l'équipe de l'Education Nationale. Alors, cette vie trépidante qu'est l'assistanat devient un vague souvenir et prend la forme de vacances. Mais les vacances ne sont qu'une parenthèse de quelques jours quand une expérience laborale à l'étranger est une aventure. Etre un mikado dans l'engrenage du système ne m'intéresse pas pour le moment.

Entre temps, je n'ai pas particulièrement chômé non plus. Être assistant relève d'un emploi même si ce n'est qu'entre 12 et 14 heures par semaine. Ce sont des interventions à préparer, du matériel didactique à créer et surtout de l'innovation continuelle pour proposer des choses nouvelles, des approches originales qui aident à l'enseignement de la langue et qui doivent être motivantes pour les apprenants. On analyse pour voir ce qui a fonctionné et ce qui ne l'a pas. Peut-être n'avons-nous pas le droit d'être sans présence d'un professeur dans la classe, mais notre travail n'en est pas moins secondaire, ou sans intérêt.

Ce sont justement ces différentes expériences d'assistants qui m'ont menées vers le domaine du FLE et mon entrée dans le Master de Français Langue Étrangère. Deux années à tenter d'obtenir le M2, ce qui est fait en théorie.

Pourtant, avant le mois la fin de ce mois d'août, j'avais vraiment l'impression de n'avoir rien accompli. Deux mois d'animation, une motivation au plus bas et travailler avec une tranche d'âge dont je ne voulais pas. Voir les choses de la façon la plus négative possible. Puis on se rend compte que tout n'est pas si noir, ce plaisir perdu de travailler avec des gamins d'une tranche d'âge qu'on était sûr ne plus aimer renaît et avec elle des perspectives nouvelles, des envies de progression, de nouveaux objectifs à atteindre.

Je n'avance peut-être pas dans le même sens que les autres qui restent en France et évoluent mais j'avance et chaque jour les pions prennent place sur l'échiquier de ma vie, et ces pions sont les options, les ressorts qui tracent ma route vers la destination que je choisirai.

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