J'ai mal pour toi

J'ai mal pour toi, jeunesse, entravée par les liens du mariage. Sur les banc de l'université, tu es assise, rêveuse, pensant à l'avenir et fomentant des projets. Tu parles de voyage, de ce que tu veux faire, au détour d'une blague, tu invites tes amis au voyage.

Le temps passe, tu termines l'université, tu t'engages dans une relation ou tu t'investis davantage dans celle que tu as déjà. Manque d'argent ou nouvelles priorités, délaissés, tes rêves, sur les bancs de l'université.

On t'a demandé en mariage, pression de la société, forte ou implicite, tu as accepté. Tu penses avoir le temps, ces projets que tu avais, tu les imagines avec cette personne si spéciale à tes yeux. Mais c'est aussi là que t'attend le piège, au détour d'un oui, qui va te mener directement de la lune miel au berceau de ton enfant.

Jeunesse, tu te ris ou tu te moques de ce portrait, de cette critique, de ce jugement, si incohérent à tes yeux, et tu argumentes que d'autres sont passés par là et ont pu faire les choses avant d'être ancré dans la réalité familiale, d'être mis devant le fait accomplit d'une grossesse en cours.

Jeunesse, tes possibilités selon la société dans laquelle tu nais ne sont pas les mêmes pour toi ou pour les autres. Tu mûris et tu t'attendris face au miracle de la vie, mais ta vie n'est déjà plus tienne, tu la dévoues maintenant au fruit de tes entrailles.