13 Novembre 2015 : La France pleure, souffre, crie et enrage

Pourquoi Paris mais pas Londres ou Berlin ? Je ne leur souhaite bien évidemment pas de connaître un tel cauchemar, mais après le 11 janvier 2015 et ce tragique vendredi 13 novembre 2015, on peut se poser la question : qu'est-ce que Paris a que les autres capitales n'ont pas ? Ou la question serait-elle à poser dans son sens contraire : Qu'est-ce que Paris n'a pas que les autres capitales ont ?

Je ne peux pas dire que je vais parler en toute connaissance de cause, ce n'est pas le cas, je pense qu'il me manque beaucoup d'informations, difficile pourtant de rester impassible, de ne rien dire. Physiquement parlant, je suis bien loin de tout ça, au Mexique, pourtant ça me touche, encore davantage que l'attentat du Charlie Hebdo.

Une fois de plus les voix vont s'élever, des absurdités racistes vont surgir de nouveau. Pour le moment, je n'ai pas plus d'information que le fil d'actualité minute par minute proposé par Lemonde.fr. Attentats, terrorisme ; le portrait qui se peint est que nous avons une nouvelle fois affaire à des islamistes extrémistes. Bientôt on va nous dévoiler des noms qui vont certainement stigmatiser encore plus la communauté musulmane de France qui elle aussi, je n'en doute pas, ressent la même tristesse, le même désarroi que le reste des Français quelque soit leurs religions. - Les septiques n'ont qu'à lire les commentaires sur les différents articles -. D'ailleurs, on peut s'en douter, on apprendra très vite par la presse que ces noms étaient des noms de personnes surveillées par les services de renseignement mais qui ne présentaient pas de danger potentiels. Certains vont forcément penser à ces imams qui ont démissionné de leurs mosquées suite à la radicalisation de certains groupes qui semaient la peur au sein de celles-ci : l'alarme a été lancée par ces personnes, la réponse des autorités a-t-elle été la bonne ?

Les non-Français qui vont, eux, prendre très cher, ce sont les Syriens. Il est possible que certains soient effectivement des terroristes puisque, rappelons-le, l'Etat islamique (EI) avait annoncé avoir infiltré ses partisans parmi les flots de migrants qui tentaient de gagner l'Europe quand l'Europe a décidé d'accepter de recevoir des réfugiés. Mais là encore, tous les Syriens ne sont pas terroristes. Mais bon, dans un contexte de douleur, de peur et de deuil, l'amalgame est facile, et bien sûr, cet amalgame va profiter à certains qui vont arguer à tout va que c'est la faute des Musulmans en général. Même dans un contexte aussi difficile que celui d'aujourd'hui, nous, Français, nous nous devons de ne pas oublier de porter une oreille critique sur ce que l'on entend et condamner ce qui doit l'être, et non pas ce que la peur ou la confusion pourraient nous dicter.

J'en reviens maintenant à la question posée dans le premier paragraphe. Les Etats-Unis par le passé ont eu leur lot niveau attentat, le 11 septembre 2001 n'est certainement pas une date inconnue de tous. Madrid, 11 mars 2004, les Espagnols s'en souviennent encore.

Un saut dans le temps et arrive la France, touchée deux fois en moins d'un an. Les autres capitales dans tout ça ? On peut se dire, difficile d'atteindre Londres, il y a la manche au milieu, c'est comme les Etats-Unis, c'est loin. Sur le continent à proprement parler, niveau influence, on compte bien des symboles, Bruxelles, le Luxembourg, ou encore Berlin, puissance européenne. Dans tous les cas, pour l'EI, accéder à l'UE n'est pas si compliqué : par terre ou par mer, ce ne sont pas les options qui manquent.

Cela dit, pour que Paris puisse souffrir deux attaques terroristes en moins d'un an, il doit bien y avoir une faiblesse française, un faille de choix pour l'EI que les autres pays n'ont pas. Peut-on penser à une faiblesse militaire ou à une faiblesse d'action du système de renseignement français ? Ou bien un laxisme ou une rigidité législative qui empêche une intervention efficace contre ce genre d'actes ?

Il est peut-être temps, pour une durée qui je l'espère n'ait pas à être longue, de penser à revoir le budget de la défense française à la hausse au lieu de sans cesse le réduire. Le peuple français va vouloir des réponses et des actions concrètes, mais il faudra faire attention aux dérives citoyennes que cela pourrait impliquer.