Le Tubuc, une aventure sans queue ni tête

Nous, mon frère et moi, avions emprunté une chaise dans une pièce d'une maison. Au moment où nous allions la remettre à sa place, ce n'était plus une maison mais une église, tout du moins vu de l'intérieur. Comme attirée par un aiment, la chaise nous guida vers un petit recoin, un demi-étage plus bas. Sans voix, ni aucun son d'aucune sorte, elle nous dit de la placer là, juste en face d'un miroir. Nous le fîmes et nous nous demandâmes pourquoi ? La chaise était-elle amoureuse du miroir? Son reflet nous indiqua que ce n'était pas le cas. 
Posé, sur un meuble qui n'était pas là, nous sembla-t-il, quelque seconde plutôt, un mini-tableau, à peine plus grand que la pomme de notre main. La chaise semblait sourire. Un lien entre la chaise et ce tableau ? Quel personnage ? les deux hommes à droite, les joues rouges, un béret sur la tête, leurs mains droites tenant une coupe de rouge, et l'un des deux avec la bouteille de pinard dans la main. Il s'animèrent, levèrent leur verre à notre santé - c'est ainsi que nous l'avons interprété - bougèrent la tête de gauche à droite, comme pour dire non, puis ils se figèrent à nouveau mais en noir et blanc. Les parents-amoureux avec le chien ? Non plus. Ils baissèrent la tête et noir et blanc. Ne restaient ne couleur que les éléments de nature, le chien attaché, le chat noir (noir mais en couleur, n'est-ce pas contradictoire ?) La jeune fille, vêtue de jaune avec une robe semblable à celles qu'on peut voir dans le dessin-animé des Malheurs de Sophie. Tous les personnages recouvrirent leur couleur, la fête repris.  La chaise s'agitait. Heureuse. 
Mon frère, voulut voir le tableau de plus près, me le prit des mains. Ils passât le tranchant de sa main au dessus du dessin, comme s'il eût voulu faire une capture d'écran sur un Galaxy S III. Le dessin s'effaça. La chaise s'attristait. Il reposa le tableau. Rien, la chaise était triste. Le tableau restait blanc. Etrange phénomène auquel nous venons d'assister. Nous décidâmes de sortir de cette maison ou de cette église. Passant la porte principale, nous vîmes Alexandre et Alphonse, deux curés ? S'ils ne l'étaient pas, ils étaient vêtus comme. Curieux, de savoir ce qu'il se passait ici, nous leur posâmes des questions, ils nous répondirent, mais je ne saurais réécrire ici quel était le contenu de leurs propos; même pas sûr d'avoir entendu un son. Une chose est sûr, j'avais acquiescé, comme si cela avait du sens.
Nous nous retrouvâmes, toujours avec mon frère, à l'endroit où nous avions laissé la chaise. Elle n'y était plus. Sur le meuble devant le petit tableau toujours aussi blanc, tel que nous l'avions laissé, on trouva un "De Gaulle", vous savez, ce tire-bouchon qui semble avoir des bras. Bref, nous le prîmes et devant le miroir, il s'anima. Il ne parla pas, mais on devait l'aider. Là, dans le miroir, apparu un restaurant: Le Latvian. Etait-ce notre destination ? Le tire-bouchon confirma de sa petite tête et modela un sourire dans la ferraille qui lui servait de tête - Lisait-il dans les pensées? je ne suis pas posé la question, c'était un rêve, et par conséquent tout semblait normal -. "Ça ne va pas être facile! Il y a énormément de Latvian à Marseille" - Pour être honnête, je n'en ai jamais entendu parlé, mais vous savez ce que c'est rêver... -
Nous commençâmes notre recherche par le Vieux-Port où nous entrâmes dans le Grand Littoral (ou bien était-ce un mélange avec le Centre Bourse et l'Esplanade de la Joliette). Nous entrâmes donc dans le Latvian, avec le Tubuc - à partir de cette instant, on appelait le tire-bouchon le Tubuc - qui nous murmura que ce n'était pas ici. En sortant, notre père nous annonça qu'il nous avait trouvé du travail dans un restaurant, le dinamoss, dont le directeur était un certain Monsieur Wu.
Du boulot, nous n'allions pas cracher dessus. "Et vous commencez ce soir, dans 1h30 précisément. - Pardon?!" Il est sérieux-là ? Y avait pas moyen ! C'est toujours pareil ! Il décide sans nous consulter et il s'étonne qu'on tire la tronche et qu'on n'en fasse qu'à notre tête... Mon frère, je crois que c'est un autre de mes frères, pas le même, enfin si, peut-être (un peu comme dans The Dark Night Rises, où  on mélange Batgirl et Catwoman: celui désigné par mon frère est tantôt le premier, tantôt le deuxième); bref, mon frère avait déjà commencer à travailler avec Monsieur Wu. Pour ma part, j'attendais que ce Monsieur Wu, qui avait l'air d'avoir une humeur exécrable, eût le temps de me recevoir, juste pour entendre le pourquoi de mon refus. Oh le con! Il fait exprès de m'ignorer! "Excusez-moi...". Il mit son doigt sur la bouche, me montra les tables qui comptaient un total de trois personnes en terrasse -seulement trois personnes dans tout le restaurant- et leva les épaules, comme pour dire, "je n'y peux rien". C'est comme ça, allez vous faire voir ! Enervé je partis, le Tubuc à la main. Celui-ci leva ses deux maigres petits bras, et afficha encore son sourire. je me calmai. Devant nous -le Tubuc et moi-, un autre Latvian. Comment étions-nous arrivés là? Nous entrâmes dans celui-ci, le Tubuc était heureux. Il avait retrouvé le tableau. C'est seulement à ce moment-la que je compris que le Tubuc et la chaise ne formaient qu'un.
Quand au pourquoi voulait-il retrouver le tableau et quel était le lien qu'il y avait entre ces choses, je ne le sus pas car je me réveillai.


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